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Exposé
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tionale à suivre, ou faire des pressions indues sur le gouvernement. C’est l’Etat qui mène, avec une autorité indivise, par l’instrument de son gouvernement, qui est en consultation permanente avec les grandes fédérations. |
tional policy to be followed, or put undue pressure on the government. It is the State that leads, with undivided authority, through the instrument of its government, which is in permanent consultation with the major federations. |
Avec le système démocratique que nous avons aujourd’hui, un gouvernement ne peut jamais être un gouvernement national. C’est le gouvernement d’un parti* et il ne peut rien faire dans un sens contraire aux intérêts de son parti, même si l’intérêt national l’exige. Pendant qu’il est au pouvoir, les grands talents des autres partis, humiliés dans l’opposition, s’acharnent à entraver par toutes sortes de moyens l’action du gouvernement, alors que ces talents devraient se manifester de façon positive pour l’avancement de la cause nationale. Avec le corporatisme, tout doit être avec et dans l’Etat, rien ne peut être contre l’Etat. On discute, on critique, mais de façon positive, dans l’intention de faire quelque chose de bien plutôt que d’empêcher de faire quelque chose. |
With the democratic system we have today, a government can never be a national government. It is the government of a party,* and it cannot do anything contrary to the interests of its party, even if the national interest demands it. While it is in power, the great talents of the other parties, humiliated in opposition, are bent on obstructing the government’s action by all sorts of means, when these talents should be manifesting themselves in a positive way for the advancement of the national cause. With corporatism, everything must be with and within the State, nothing can be against the State. We discuss, we criticize, but in a positive way, with the intention of doing something good rather than preventing something from being done. |
A cause de son mécanisme, le système des partis politiques n’est qu’une occasion et une pratique permanentes de la corruption sous ses formes les plus immorales et les plus dégradées. Pour obtenir la majorité, qui n’est toujours qu’une affaire de puissance financière, on achète les consciences, on trafique sur les électeurs comme on trafique sur des veaux, on intimide, on salit, on corrompt. Ce serait un mal peut-être excusable si, comme résultat, chaque classe pouvait obtenir dans la représentation populaire un nombre de députés proportionné à son importance dans la vie nationale. Mais jamais cela n’a été permis. Il y a eu, dans nos parlements, des ouvriers, des cultivateurs, des commerçants, mais il n’y ont jamais été comme ouvriers, cultivateurs ou commerçants, mais comme libéraux ou conservateurs, à titre de partisans, chargés avant tout de faire triompher les intérêts des partis. Ce système du “parti avant tout”, exigeant plus d’éloquence et de qualités oratoires qu’autre chose, a mis nos parlements à la merci d’avocats, qui y ont toujours eu une influence disproportionnée, alors qu’il aurait fallu surtout des hommes expérimentés dans la vie et les travaux des grandes classes industrieuses. |
Because of its mechanism, the political party system is nothing but a permanent opportunity for and practice of corruption in its most immoral and degraded forms. To obtain a majority, which is always a question of financial power, consciences are bought, voters are bought and sold like livestock, intimidated, soiled and corrupted. This would perhaps be an excusable evil if, as a result, each class could obtain in the popular representation a number of deputies proportionate to its importance in national life. But this has never been allowed. There have been workers, farmers and shopkeepers in our parliaments, but they have never been there as workers, farmers or shopkeepers, but as liberals or conservatives, as partisans, charged above all with ensuring the triumph of party interests. This “party first” system, requiring more eloquence and skills in oratory than anything else, has put our parliaments at the mercy of lawyers, who have always had a disproportionate influence, when what was needed above all were men experienced in the life and work of the great industrial classes. |
Avec le système corporatif que nous voulons, il n’y aura plus de corruption électorale possible, car il n’y aura plus de partis politiques, le Parti National Social Chrétien devant lui-même disparaître et s’incorporer au corps de la nation quand le régime corporatif aura été établi. Il ne sera plus permis à une moitié du peuple de se diriger d’un côté pendant que l’autre moitié marchera dans le sens inverse. Le vote ne se prendra pas sur des couleurs ou des lignes de parti, il se |
With the corporate system we want, electoral corruption will no longer be possible, because there will no longer be any political parties, for the National Social Christian Party itself will have to disappear and be incorporated into the body of the nation once the corporate system is in place. No longer will one half of the people be allowed to march in one direction, while the other half marches in the opposite direction. Voting will not be by color or party, it will be |
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* NOTES DE LA TRADUCTRICE Cela rappelle John A. Macdonald lors des débats sur la Confédération de 1865, qui ont contribué à la rédaction de la Constitution canadienne. Dans son Exposé, Adrien Arcand s’est élevé contre la division des partis, appelant à une véritable unité. Mais Sir John et nos pères fondateurs étaient également opposés à la division des partis ; ils recherchaient l’unité dans l’allégeance au monarque qui incarne l’unité indivisible, qu’il s’agisse d’un roi français ou d’un roi anglais. Écoutez Sir John A. Macdonald [Kingston, procureur général de l’Ouest] dans les débats de 1865, et en 1934, entendons un écho de préoccupations similaires dans la voix d’Adrien Arcand. |
* TRANSLATOR’S NOTES This is reminiscent of John A. Macdonald in the Confederation debates of 1865, which contributed to the drafting of Canada’s Constitution. In his Exposé, Adrien Arcand spoke out against party division, calling for true unity. But Sir John and our founding fathers were equally opposed to party division; they sought unity in allegiance to the monarch who embodies indivisible unity, whether that be a French king or an English one. Listen to Sir John A. Macdonald [Kingston, Attorney General for the West] in the debates of 1865, and in 1934, hear the echo of similar concerns in the voice of Adrien Arcand. |
Personne ne peut prédire quelle sers un jour la destinée de ce pays; dans le cours des siècles, les peuples et les nations se transforment; mais dans la mesure du pouvoir de notre législation, nous avons décrété que le souverain de le Grande-Bretagne serait indéfiniment celui de l’Amérique Britannique du Nord. |
No one can look into futurity and say what will be the destiny of this country. Changes come over nations and peoples in the course of ages. But, so far as we can legislate, we provide that, for all time to come, the Sovereign of Great Britain shall be the Sovereign of British North America. |
En adhérent en principe monarchique, nous évitons une feiblesse inhérente à le constitution des Etats-Unis. Le président étant élu pour une courte periode, il ne peut jamais être regardé comme le souverain de la nation; il est seulement le chef heureux d’un parti politique. Cette anomalie s’aggrave encore davantage par le principe de la réélection; pendant la durée de ses fonctions, il travaile pour lui et son parti, à se maintenir au pouvoir pendant une autre période; mais en adhérant au principe monarchique nous obvions à tout cela. Je crois qu’il est de le plus grands sagesse que ce principe soit reconnu, afin que nous ayons un monarque vers qui pourront se tourner tous les regards, un monarque qui n’appartendra ni n’adhérera à aucun parti, en un mot, qui sera le chef et le protection commune de tous. (Ecoutez! écoutez!) |
By adhering to the monarchical principle, we avoid one defect inherent in the Constitution of the United States. By the election of the President by a majority and for a short period, he never is the sovereign and chief of the nation. He is never looked up to by the whole people as the head and front of the nation. He is at best but the successful leader of a party. This defect is all the greater on account of the practice of re-election. During his first term of office, he is employed in taking steps to secure his own re-election, and for his party a continuance of power. We avoid this by adhering to the monarchical principle—the Sovereign whom you respect and love. I believe that it is of the utmost importance to have that principle recognized, so that we shall have a Sovereign who is placed above the region of party—to whom all parties look up—who is not elevated by the action of one party nor depressed by the action of another, who is the common head and sovereign of all. |
(Ecoutez! écoutez!) Citation: Province du Canada, parlement, Débats Parlementaires sur la Question de la Confédération des Provinces de l’Amerique Britannique du Nord, 8e parl, 3e sess, 1865. à la page 33. |
Some Hon. Members—Hear, hear, and cheers. Citation: Province of Canada, Parliament, Parliamentary Debates on the Subject of the Confederation of the British North America Provinces, 8th Parl, 3rd Sess, 1865 at 33. |
Arcand a l’esprit d’un homme d’État; tout ce dont il a besoin, c’est d’une occasion de s’exercer. Mais l’ennemi l’a vu venir. Peut-être a-t-il été trop direct et aurait-il dû procéder furtivement en acceptant le portefeuille travailliste que Bennett lui avait offert. Il se serait ainsi fait connaître du public et ses propos auraient été consignés dans le Hansard, à la vue de tous. Les journalistes jaunes n’auraient pas pu le déformer. Il aurait alors pu construire sa circonscription et son parti de l’unité nationale à partir d’un siège au Parlement. |
Arcand has the mind of a statesman; all he needs is an opportunity to practice. But the enemy saw him coming. Perhaps he was too direct and should have proceeded by stealth, accepting the Labour portfolio Bennett had offered him. He would have made himself known to the public and his words would have been recorded in Hansard for all to see. Yellow journalists would not have been able to distort him. He would then have been able to build his constituency and his National Unity Party from a seat in Parliament. |